La personnalité de quelques empereurs
tiré de La Documentation par l'Image / Revue des activités d'éveil, N° 3, Décembre 1981
La simplicité d'Auguste
Fondateur de l'Empire, Caius Julius Caesar Octavia-nus Augustus, régna de 31 avant J.-C. à 14 après J.-C. (Il était le petit-neveu de César qui l'avait adopté et désigné comme son héritier). Maître absolu de Rome, il mena cependant une vie simple et désintéressée. La maison qu'il habitait sur le Palatin était modeste nous dit Suétone. « [...] dans ses appartements ne se voyait ni marbre, ni précieuse mosaïque. [...] Son matériel domestique et son mobilier étaient des plus simples. [...] Il ne portait guère d'autre costume qu'un vêtement d'intérieur confectionné par sa sœur, sa femme, sa fille et ses petites-filles [...] A ses audiences publiques, il admettait même les plébéiens [gens du peuple], accueillant avec tant de bonne grâce les demandes de ses visiteurs, qu'il reprocha plaisamment à l'un d'entre eux de lui présenter une pétition avec autant d'embarras que s'il tendait une pièce de monnaie à un éléphant... » (Suétone. Vie des douze Césars. Auguste. Trad. H. Ailloud, Ed. Le livre de poche).
La cruauté de Néron
Quatrième successeur d'Auguste, Lucias Domitius Nero C/audius, fut empereur de 54 à 68. Les historiens romains, Tacite et Suétone, l'ont présenté comme un monstre, et les chrétiens, qui subirent sa persécution, comme une puissance démoniaque. Pour apaiser le peuple qui l'accusait d'avoir incendié Rome, ce qui était vrai, Néron rejeta l'accusation sur les chrétiens qui furent suppliciés : « On fit de leur supplice un divertissement : les uns, couverts de peaux de bêtes, périssaient dévorés par les chiens ; d'autres mouraient sur des croix; ou bien ils étaient enduits de matières inflammables et, quand le jour cessait de luire, on les brûlait et ils servaient de flambeaux. Néron prêtait ses jardins pour ce spectacle, et donnait en même temps des jeux du cirque, où, tantôt il se mêlait au peuple en habit de cocher, et tantôt conduisait un char » (Tacite, Annales, livre XV, traduction Garnier. Ed. Garnier.)
Marc-Aurèle le philosophe
Marcus Annius Vérus Aurelius (161-180) avait eu pour maîtres des philosophes qui lui avaient enseigné la doctrine grecque des stoïciens ; dans son livre "Sur lui-même", connu aujourd'hui sous le titre de Pensées, l'empereur nous livre des maximes d'une grande sagesse. « L'hostilité des hommes entre eux est contre nature. Aime le genre humain. Prends garde de césariser [imiter les Césars, c'est-à-dire se conduire en despote]. Conserve-toi simple, bon, intègre, grave, naturel, ami de la justice, pieux, bienveillant, tendre, plein de fermeté dans l'accomplissement du devoir. Lutte pour rester tel que la philosophie veut te faire. Vénère les dieux, viens en aide aux hommes. La vie est courte, le seul fruit de notre existence sur terre, c'est de maintenir notre âme dans une disposition sainte, de faire des actions utiles à la société. » (Pensées de Marc-Aurèle, Traduction Michaut. Ed. Garnier.)
Le christianisme de l'empereur Constantin
Par l'Edit de Milan (313), Caius Flavius Valerius Constantinus (312-337) accordait aux chrétiens la liberté religieuse : « Nous avons résolu d'accorder aux chrétiens et à tous les autres la liberté de pratiquer la religion qu'ils préfèrent afin que la divinité, qui réside dans le ciel, soit propice et favorable aussi bien à nous qu'à tous ceux qui vivent sous notre domination. Il nous a paru que c'était un système très bon et très raisonnable de ne refuser à aucun de nos sujets, qu'il soit chrétien ou qu'il appartienne à un autre culte, le droit de suivre la religion qui lui convient le mieux. » (Dom Leclerq. Les Martyrs. Ed. Marne)
Auguste, Néron, Marc-Aurèle, Constantin. © Anderson/Giraudon, Alinari/Roger-Viollet, Sougez.
Ci-dessous :
Un triomphe de Marc-Aurèle; Bas-relief. Rome, Musée des Conservateurs © F. Duran/Nathan
De la cite a l'etat - L'Empire Romain
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